… mais quand même. Parfois, c'est dur. Surtout dans les bétaillères appelées transports en commun. Le prochain a ainsi à son actif toute une batterie de comportements destinés uniquement à vous énerver.
Le prochain écoute bruyamment la musique dans son i-pod, MP3, que sais-je encore et vous prie d'aller vous faire enculer si vous lui demandez (avec force diplomatie) de baisser le son
Il peut aussi vous traiter de raciste s'il est teinté (gamme de noir), d'homophobe (s'il est Delanoïste), de vieux con (s'il a moins de 20 ans) ou de fasciste (mais il peut être du Front national).
Le prochain met ses pieds sur la banquette, de façon ostensible, et se prépare aux mêmes tirades que ci-dessus si vous lui en faites courageusement la remarque.
Les prochains du prochain sont sourds : ils n'interviennent jamais pour vous défendre quand vous voulez défendre les sièges ou votre paix auditive.
Le prochain enfonce ses doigts dans son nez, profondément. Il les essuie ensuite sur le skaï ou le tissu du siège sur lequel il est assis.
Le prochain fait des bruits de bouche insupportables (l'envie de meurtre se précise).
Le prochain ne se lève jamais si une vieille dame monte.
Remarquez que le prochain peut être une vieille dame qui fait exprès d'emprunter les bétaillères aux heures de pointe ou qui boude volontairement les sièges libres, attendant qu'ils se remplissent, pour couler en votre direction un regard de bête malheureuse qui demande à s'asseoir pour vivre 5 minutes de plus sur cette planète.
Le prochain lit par-dessus votre épaule.
Le prochain raconte très haut, très fort, dans son portable sa vie généralement sexuelle (on a baisé comme des bêtes) ou commerciale (je l'ai eu pour 110 € au lieu de 115, tu te rends compte ?!). Dès fois, on ne sait plus de quelle vie il s'agit.
Le prochain écoute votre conversation avec votre mère.
Le prochain se déguise parfois en joueur d'accordéon et élira naturellement votre rame, et votre siège, pour y déployer ses harmonies.
Le prochain a la main qui glisse inexorablement sur la barre du métro, en direction de la vôtre, l'impression grandissante de chaleur aux alentours de votre propre main devient insoutenable.
Le prochain ne tient jamais la porte devant vous.
Le prochain passe à toute vitesse devant la porte que vous lui tenez obligeamment
(bien sûr, il ne dit pas merci).
Le prochain vous écrase pour sauter le portillon du métro car il ne voit pas pourquoi il paierait le métro alors que vous oui.
Le prochain se débat quand on veut le jeter sous la rame, il hurle, pas moi, prenez le prochain mais pas moi !