Qui enterre-t-on? 1

Hier soir, c'était la messe de saint Jacques priez pour nous. C'est terrible mais je crois qu'il aurait pu dire n'importe quoi, le père Chirac, cela aurait de toute façon sonné gling gling complètement faux. Sans compter les mimiques, maintenant, on ne peut plus le regarder sans y voir aussitôt une caricature de lui-même. Dans la peau de Jacques Chirac. Qui se cache dans cette peau là?

Je mentirais en affirmant que j'ai suivi son oraison avec attention, voire passion. Je lisais un roman aussi rigolo que captivant et parfois même dramatique, La souris bleue, polar écrit par une anglaise Kate Atkinson, donc, en vérité, je n'ai que vaguement écouté ce discours parfaitement archaïque d'un point de vue psychologique (Papa, que dis-je, Grand papa ChiracoDolto s'adressant à ses enfants…). Je me suis tout de même autorisé un gloussement quand il a parlé de "tous ces hommes, femmes et enfants qui souffraient de par le monde à cause de la mondialisation économique". Je me suis même demandé s'il savait qu'il avait pour ministre de l'intérieur un certain Nicolas Sarkozy, qui venait d'avoir comme idée celle consistant en la création d'un ministère de l'émigration et de l'identité nationale, un p'tit Nicolas qui ne faisait pas pas vraiment montre d'une franche empathie justement, pour tous ces hommes, femmes et enfants qui souffraient. A moins que ce ne soit de la pudeur? Cette fameuse pudeur dont on nous rabat tant les oreilles concernant ces graves exhibos que sont toutes ces créatures qui s'adonnent à la politique en posant avec leur femelle ou leur mâle à la une des magazines.

Le pire était à venir. Que ce soit côté journalistes ou invités politiques, tout était dans le registre de l'émotion et de la psychologie à deux balles (et encore). Parlant émotion, confiance, blabla je vais vomir. Qu'il s'agisse de Ségolène Royal (Ségolène, merde, fais un effort, t'es supposée être de gauche bon sang!) ou même de Bayrou la frisette, tous, dégoulinant de tendresse pour le vieil homme qui tel une pôvre bête blessée soubresautait une ultime fois dans notre poste de télévision… Qui enterre-t-on? Le meurtre du père? enfin? Même pas. Non. Juste une sorte de reine d'Angleterre sans chapeau, qui posait il y a peu avec une chevrette dans les bras au salon de l'agriculture tel une sorte de Manon des sources (les gros nénés en moins). Saint Jacques, ami des pauvres, Saint Jacques portant la misère du monde sur ses épaules larges de vieillard qui néanmoins avait réalisé à 74 piges qu'il n'y avait pas que la politique dans la vie (non y a Bernadette aussi). Triste à dire mais il n'y a finalement que Le Pen qui a tapé de la cuillère dans toute cette confiture gluante et dégueulable à souhait.

Merde, tous ces trémolos, avec ce matin sur mon yahoo cette importante nouvelle "Nicolas Sarkozy se dit touché par le discours de Jacques Chirac". Vous me direz, et alors, est-ce vraiment nouveau toute cette glue? Non, mais on s'y fait pas et il va falloir voter.

One comment on “Qui enterre-t-on?

  1. Reply rouault Juin 2,2008 17:45

    chère marie chotek
    à quand la joie de vous lire encore ? 🙂
    suis impatient…

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