Si en mai Val arrive, rire, fais ta valise !

C’est fou comme certaines nouvelles, pas si dramatiques que ça au fond, arrivent parfois à vous remplir de panique…

Ainsi, je suis tombée hier sur une niouze qui m’a remplie d’une sorte d’angoisse, vu qu’elle semblait confirmer la venue de Val à la direction de France Inter. Ce qui signifierait peut-être, entre autre chose, et outre le suicide de toute réelle insolence, la mise à la porte de Stéphane Guillon que j’ai pris l’habitude d’écouter depuis plusieurs mois maintenant et qui s’est retrouvé sur le devant de la scène après ses deux billets d’humeur sur DSKiki en bandoulière et Martine Aubry de la Pas Sexy.

Le billet sur DSKiki était si totalement délirant (moins celui sur Martine Aubry) que je ne comprends même pas que cela ait pu être pris avec autant de gravité et de réprobation. Enfin, cela aura au moins eu le mérite de montrer une fois encore, combien, de gauche comme de droite, les hommes politiques ont l’égo boursouflé (et pas d’humour, ce qui va avec me direz-vous) et une incapacité totale à reconnaître la réalité de leurs faits et gestes (car il se trouve que DSKiki a la réputation avérée de se conduire comme un porcasse quand on lui fait passer une jolie nana sous le tarin).

En tout premier lieu, si Guillon était chassé par la savate du Val qui ne fait plus rire personne depuis longtemps, je serai tout à la fois déprimée et révoltée qu’on puisse virer un comique, globalement très apprécié des auditeurs. Jean-Luc Hess, le nouveau boss de Radio France, explique qu’il ne rit « qu’une fois sur deux » en écoutant Guillon. Et moi je dis, de quoi se plaint le boss car par les temps qui courent, un comique qui arrive à faire rire une fois sur deux, c’est de l’or pur en barre. Jean-Luc Hess explique ensuite ne pas goûter le mélange info et humour. Et là, je m’inquiète parce que mettre ce genre de bémol, c’est en gros limiter les billets d’humeur à de la blague de potaches, à de l’anecdotique sans saveur… ou dans le style du Fou du roi à 11H00, peut-être ? Car généralement, l’ami Bern et ses camarades me paraissent au mieux lourdingues, avec leurs rires gras, et au pire, passe-plats. En tout cas, dire à un comique, eh surtout guigui, tu ne rigoles plus sur l’info et la politique, sachant que tout est info et politique, c’est comme de dire à un Kangourou de ne surtout plus faire de bonds ou à un singe d’arrêter de s’empiffrer des cacahouètes que les visiteurs viennent lui balancer. Et ce billet d'humeur, juste avant le journal de 8h00 est une bouffée d'oxygène je suis sûre pour tous ceux qui, la clé en poche et la main sur le cartable, attendent la fin du sketch pour file s'entasser dans le métro.

Triste époque, j’ai frissonné hier soir en lisant cette niouze, regrettant pour la millionième fois au moins la mort du grand Pierre (Desproges), dont les tribunaux des flagrants délires sont à tomber à la renverse quand on voit l’ambiance actuelle. Le moins qu’on puisse dire, c’est que non seulement on y caressait l’invité à rebrousse poils mais que même, on les lui arrachait, touffe par touffe.

Par ailleurs, outre le cas Guillon, Val à la tête de France inter, ça n’est une bonne nouvelle ni pour l’humour ni pour l’honnêteté intellectuelle. Je fais pourtant partie de ceux et celles qui ont pu apprécier en son temps les blagues parfois grasses de Charlie hebdo. J’avoue avoir commencé à décrocher quand le Fifi Val s’est mis à développer son obsession des intégristes islamiques, obsession qu’il n’a d’ailleurs pas tardé à étendre à tous les musulmans.

J’ai carrément arrêté de le lire avec l’affaire des caricatures, que j’ai trouvé nulles et globalement racistes, sans compter que l’attitude de Val en Hérault absolu de la liberté d’expression, ça m’a fait bien rigoler : après nous avoir bassiné avec son courageux combat pour la Liberté (ce qui a donné lieu à un procès et à un film) qui ne se réduisait jamais qu'à avoir publié des caricatures même pas drôles, cela ne l’a pas gêné de poursuivre Siné pour antisémitisme (le papier de Siné était certes pas fort malin non plus). Je me suis ainsi rendue compte peu à peu que le type était soit borné et de mauvaise foi, soit raciste.  Désormais, après avoir écouté parfois ses chroniques du vendredi matin sur France inter, je considère qu’il est les deux et qu’il fait partie de cette clique des Finkielkraut et consorts, qui sous couvert de défendre les libertés et une laïcité érigée en dogme quasi religieux, font largement passer un message islamophobe.

Bref, bouffer du Val tous les jours, avec son obsession du voile, de la barbichette et d’internet aussi paraît-il, avec qui plus est un droit de vie ou de mort sur ses employés (car oui, je sens ce type dangereux), ça ne me fait pas délirer du tout, et je me demande déjà quelle autre radio je vais pouvoir écouter (tout en sachant que je ne pourrais pas me priver de certaines émissions de France inter).

Affaire à suivre donc, mais je sens qu’on n’est pas partis pour rire tous les jours, c'est ça aussi, la crise.

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