Bon, je m'en vais vous narrer une tragédie ou une comédie, selon la façon de prendre les choses, en trois actes. A ceux que l'éducation des enfants, la psychologie maternelle, l'amitié déchue et le choc des cultures n'intéressent pas, je conseille fortement d'aller faire les courses chez Carrefour ou ranger enfin les placards de la cuisine, ils perdront moins leur temps.
Mais pour ceux et celles que cela intéresse, voici les protagonistes.
Ximena san, ressortissante équatorienne, mariée à un Japonais, Tomi san, elle est parfaitement bilingue après avoir vécu 14 ans près de chez Mickey (Orlando, USA), chaleureuse, enthousiaste, drôle et attachante
Mie san, ressortissante japonaise, mariée a une sorte d'ectoplasme local, Kimi san, qui implose quand il passe trop de temps loin des cours de la Bourse, elle est presque bilingue après avoir vécu plusieurs années près de chez Aéromachin truc (Seattle, USA), chaleureuse, enthousiaste, drôle et attachante
Hanna chan, la fille de Ximena, physique latino-japonais, un poil (épais) autoritaire, un autre, brutal, vive, sportive et enthousiaste
Mei chan -la fille de Mie san, super pratique les prénoms au niveau narration orale comme écrite- miniature de poupée japonaise avec sa petite queue de cheval, son minois tout rond, sa voix flutée, mignonne, un poil geignarde et un autre, collante.
Acte I
Ximena san rencontre Mie san au parc à poneys moches de Yoyogi koen, elles sympathisent immédiatement, leurs deux filles ont le même âge (3 ans à l'époque), du sang japonais coule dans les veines de Hana qui comprend la langue et commence à la parler, du sang pseudo americain ruisselle dans celles de Mei chan, qui fréquente l'école internationale de Yoyogi de langue anglais (à environ 2 millions de yens l'année), bien qu'elle soit de père japono-japonais, mais sa mère, Mie san, aime l'Amérique et souhaite que sa fille ait un aussi bon poste que son père dans vingt et un ans (je brode mais en général, quand les Japonais immerge des 3 ans leur enfant dans l'anglais c'est pas par passion de Shakespeare mais par réalisme socio-économique)
Les deux amies se voient souvent, leurs filles jouent ensemble, la rentrée a lieu, le rythme se poursuit, je vais et je viens de temps à autre dans leur amitié (je les ai rencontrées au Sportcenter), je suis handicapée par mon niveau d'anglais merdique, ce qui ne m'empêche pas de les apprécier, chacune à leur façon.
Ximena san aime parler, elle est drôle, de ce que mon peu d'anglais me permet de capter, elle a du mal à s'acclimater à Tokyo, car regrette sa maison sa femme de ménage sa voiture son boulot à Orlando, elle a des hauts des bas mais c'est le genre même en bas à rester énergique, et elle m'envoie des messages à l'américaine, toujours exubérants et très très chaleureux comme si j'étais le soleil de sa vie (ou la lune de ses nuits).
Mie san aime parler, elle est drôle, de ce que mon anglais me permet de capter, elle constitue une passerelle appréciable en direction de la culture japonaise, car japonaise elle demeure mais son coeur bat aussi à l'unisson de l'occidentale façon d'être et de faire, elle m'envoie des mails à l'américaine, exubérants et chaleureux, j'ai l'impression d'être la sakura de son jardin (ou la baguette de son bol de riz).
Acte II
Je revois les deux protagonistes après les vacances de Noël pour les 4 ans du Zébu, fin janvier. Les deux filles ne cessent de se disputer, Mei chan multiplie les colères, Hanna chan, les brutalités, à côté d'elle, Zéblon a l'air d'un ange apathique et Adélou chan, une petite fille modèle, ce qui en fait deux avec la Zouflette, adorablement sage et douce de son côté, on croit rêver.
Je les perds un peu de vue, ma vie trépidante en est la raison bien entendu car toutes les deux m'aiment, je leur suis si précieuse, petit morceau d'Europe et de France qui égaie leur vie quotidienne redondante.
- Mimi, tu vas bien?
- Tes chevilles entrent encore dans leurs tongs?
- Tu as le mal du pays?
Ma mère, inquiète de mon état mental, et mes tantes, de même.
A l'occasion d'un pic nic de printemps au Yoyogi koen, je les revois avec Ana Freud, sur le point de mettre bas de Lilichan, Ana Freud, je précise, qu'elles ont adorée la première fois qu'elles l'ont rencontrée (her and her so lovely little Adelou chan…), me demandant sans cesse si elle serait là quand nous nous reverrons.
- Tu as toujours été jalouse Mimi, ça t'aura gâché la vie!
…qui n'est pas finie et sera encore très longue n'est-ce pas Maman?
Au cours de ce pic nic, alors que les filles semblent se disputer sur la butte non loin à côté de nous, et que Ximena san est partie jouer les gendarmes ou l'ONU en bleu, Mie san nous lâche, d'un air tendu, que c'est un gros gros problème dans leur relation.
- Quoi? Devoir passer par toi pour voir Ana Freud?
Pas du tout tata Dolorès, tu as toujours été parano, ca t'aura bien gâché la vie.
Le gros problème dans leur relation, c'est le fait qu'Hanna chan, la brute épaisse, persécute Mei chan, l'ange de douceur. Mie san aime tant ce couple, Ximena et Tomiu, elle va souvent chez eux, elle a d'ailleurs passé Noël, Pâques, la saint Gérard et toutes les matsuri du coin avec eux, mais décidément, Hanna est vraiment TROP méchante avec la pauvre petite Mei chan, la pinçant, la martyrisant, pire, ne jouissant que quand elle la voit malheureuse et se mettant hors d'elle si d'aventure la petite d'aventure est heureuse.
Ah.
Ana Freud et moi nous l'ignorons mais ce pic nic est tout sauf une partie de plaisir pour les deux amies, chacune guettant la réaction de l'autre et de l'enfant de l'autre. Personnellement, je ne vois rien, je joue au badminton avec Mie san, en devisant joyeusement avec elle, tandis qu'Ana Freud pionce en compagnie de A, qui lui non plus n'a rien vu (mais lui c'est normal il dort ou il consulte son portable).
Acte III
Le drame éclate.
- Haahha de l'action enfin de l'action!!!
Virginie Sueuraufront, qui s'ennuie à Paris dans son bureau gris sur fond gris (le ciel d'été 2012) et n'ayant plus que dix heures de travail par jour, pause d'été oblige.
Alors que nous sommes en we à Izu avec les Curie-Freud, je reçois un mail de Mei san que je résumerai ainsi.
J'ai décidé de ne plus voir Ximena en compagnie de sa fille car elle est trop mauvaise avec Mie chan et c'est devenu insupportable. J'aime toujours Ximena fortement et son mari aussi, ce sont des amis, toute ma vie je les aimerais que Dieu les bénisse etc etc, aussi je ne viendrai pas à ta fête samedi 21 car je préfère éviter une énième persécution à ma fille etc etc.
Ah.
Avec Ana Freud, nous brodons follement sur le thème, je reconnais qu'Hanna a l'air parfois un peu dure, et a sans doute été trop loin avec Mei chan, pauvre petit ange, Ana elle semble penser que Mei chan est un ange mais imposteur, nous épluchons le peu que nous savons, et j'envoie un mail de compatissante compréhension à Mie san en lui suggérant au moins de passer prendre un verre car vu qu'il y aura environ une trentaine de personnes avec les enfants, Mei chan devrait réussir à éviter Hanna chan… Je lui propose de se voir le mardi en 8, sans Ximena san donc, quel dommage j'espère que vous resterez amies c'est idiot cette histoire mais peut-être qu'il y a-t-il un problème de jalousie entre els deux filles blablabla etc etc vas y Mimi, brode autant que tu veux, tu ne sais quasiment RIEN à l'affaire et tu adores toujours donner de bons conseils même et surtout quand tu ne sais rien…
- 30 personnes Mimi! Tu en as des amis dis donc!
Virginie Sueuraufront, encore elle, dix fois plus d'amis mais sur Face de bouc, et qui a toujours été envieuse, cela lui aura bien gâché la vie tiens.
Le lundi matin, Ximena san essaye de me joindre mais j'ai éteint mon portable, par erreur, et heureusement car c'est ma dernière journée de travail après deux mois de vacances avec deux enfants déchaînés à la maison, autant dire que je suis à cran question planning.
Je reçois un mail plus tard que je résumerai comme ceci.
Il fait chaud hein les vacances vont bientôt démarrer j'ai acheté de la pastèque tu fais quoi cette semaine ah par le fait si tu veux me voir ce sera désormais sans Mie san car elle ne veut plus me voir en compagnie d'Hanna chan ça a été dur, mais tout va bien.
Ah.
Rendez-vous est pris le mercredi avec Ximena san et alors que les gosses jouent dans le square, elle ouvre son sac pour le vider…. et pendant trois heures me raconte toute la tragédie, l'histoire d'une amitié brisée du jour au lendemain, qui l'a laissée seule, désespérée, ravagée, pleine de doutes et épuisée.
- Ah mais je croyais que ca avait été et qu'elle allait acheter de la pastèque?
Maman, c'était pour ne pas m'affoler, ou par pudeur, ou je ne sais quoi. Car je peux te dire qu'elle a été bien secouée par cette ex-amie Mie san qui, d'amicale Ximenophile, s'est transformée en passionaria Ximenophobe.
Autant vous dire qu'à la fin de ces trois heures, je me demande comment je vais faire pour me dépêtrer de mon empathie avec Mie san.
- Quoi quoi mais quoi Mimi? Qu'est-ce qui s'est passé?
Deux secondes tata Dolorès, deux secondes.
- Ah ces bonnes femmes qui ne bossent pas! Elles ont tout le temps de se prendre la tête sur des queues de cerise vraiment!
C'est vrai Tante Babe, alors que celles qui bossent mettent toujours des chouettes ambiances dans leur bureau, c'est quasi un théorème d'ailleurs.
Mais il est vrai que, dans tout univers un peu enclos et rétréci, comme celui d'une maison-épouse, les amitiés remplissent beaucoup d'un vide laissés par l'ambition assassinée et le quotidien assassin de même.
- Viens bosser avec moi, tu verras si c'est pas assassin tiens!
Un prolétaire de chez Peugeot Citroën pressé jusqu'au pépin.
- Bon bordel ça vient ce récit?
Des fans, éperdus.
Eh bien… Pour résumer, premièrement, Hanna a eu une période un peu rude où elle était surtout en colère contre sa mère (dixit Ximena) mais où elle a pu se montrer désagréable aussi à l'extérieur, avec Mei chan par exemple dont le caractère ne devait pas trop coller avec le sien.
Elles se disputaient toujours les mêmes objets, pelle, sceau, robe, bonbon, sakura, sushi, culotte et fusil mitrailleur. Hanna a un contact à la Zébu, comprenez brutal et sauvage, Mei cha, procède plus par en dessous, façon passive agressive comme dirait Woody au sujet de Mia. Ximena a toujours repris Hanna, mais n'a sans doute pas mesuré la gravité de la situation, Mie san ne lui disant rien, ou protestant quand Ximena lui enjoignait de ne pas hésiter à gronder Hanna si juge nécessaire, ça n'est pas ma responsabilité, c'est la tienne, de mère, lui répondait-elle toujours avec un doux sourire.
La Grande Scène Ultime a eu lieu une fin d'après-midi, dans le Tonton Park, où Hanna, de mauvaise humeur, a refusé de jouer avec Mei chan, qui l'a collée car Mei chan est une colleuse. Hanna lui a alors jeté a son face ronde, je ne t'aime pas, je ne veux pas jouer avec toi. Et ensuite la petite Mei chan n'a eu de cesse de la coller en lui bêlant, pourquoi tu m'aimes pas dis, pourquoi tu m'aimes pas.
Ensuite, les témoignages diffèrent.
Selon Ximena, Mei chan et Hanna chan se sont finalement disputé une bento ou une gourde à moins que ce ne soit un parapluie ou un fusil mitrailleur… bref, Hanna a repris durement son bien et Mei chan s'est mise à couiner. Sur ce, Mie san sans un mot l'a embarquée sur son vélo tandis que Hanna, en larmes, tancée par Ximena, accourait faire ses sumimasen auprès des deux. Mie san aurait eu un geste de dénégation de la tête, terriblement accusateur et sans appel, avant de tourner les pédales.
Rentrée chez elle, Ximena san a aussitôt appelé Mie san, pour se confondre en excuses et dire que sa fille avait été punie, on ne dit pas, je ne t'aime pas à quelqu'un (même si, corollaire il ne faut jamais demander à quelqu'un pourquoi tu ne m'aimes pas), etc etc, mais Mie san se serait montrée distante et aurait laissé entendre que c'était à Ximena de faire en sorte que les choses changent (trouve toi un autre enfant) etc etc.
La dernière fois qu'elles se sont vues, c'était à une sayonara parti d'un ami canadien et là le vase a débordé car Mie san et sa propre mère (appelée en renfort?) n'ont eu de cesse de suivre les filles à la trace avec une caméra enregistreuse quand Mie san n'était pas occupée à dire à Ximena qu'elle lui demandait instamment d'intervenir auprès de sa fille… sachant qu'il ne passait rien de mal entre les filles qui jouaient ce jour la tranquillement.
De fait, Hanna était désormais grillée et sa mère, avec.
Sans doute parce que, selon Mie san, la fameuse dispute a Tontonparc se serait terminée en guerre quasi ethnique, où Hanna chan aurait poursuivi la bave aux dents la petite Mei chan pour tenter de lui fracasser la tête avec sa bento, fait que Ximena que, positionnée à deux mères de là, n'aurait pas note (sans doute le décalage horaire avec l'Equateur). De toute facon, Hanna chan n'aurait eu de cesse depuis des semaines et des semaines de pincer vicieusement l'innocente petite Mei chan, avec de la haine dans les yeux et de la bave sur les dents, qu'attendre d'autre d'Hanna san, cette enfant visiblement mal élevée, pour ne pas dire déviante et pour le moins pervers, as-tu pensé à consulter quelqu'un?
Ceci dit non sur place mais écrit par mail, plus tard, dans la nuit, a la chandelle de la rancœur et de la colère froide tandis que sa mère vérifiait par la fenêtre que le monstre Hanna n'était pas en train de roder autour de la maison de l'ange innocent (qui dormait en faisant des bulles sur son futon).
Le fait que Le yoochien de Hanna avait loué en cette fin d'année le comportement poli, gentil et coopératif de la petite, que la prof de danse ne tarissait pas d'éloges sur son esprit de discipline, celui de natation, sur son esprit d'équipe, tandis que le vendeur de sushis louait pour sa part son humour et sa sociabilité, ne semblait pas perturber le diagnostic de Mie san.
Pour Mie san, sa fille avait failli être tuée par une bento brandie par la dite enfant normale dans un square de Tokyo Shibuya Ku, le 22 mai 2012, et il était désormais de son devoir de protéger son enfant en lui épargnant toute rencontre avec sa future assassinne, Hanna chan, cette psychopathe laissée en liberté on se demande ce que fout vraiment la police dans ce pays.
C'est alors que les mails délirants ont commencé à atterrir dans la boîte i-mail de Ximena.
Je vous demande à toi et à Tomi de bien vouloir ne pas envoyer votre fille dans l'école internationale du yoyogi où ma petite Mie chan va également se trouver. Si par hasard vous persistiez à l'y envoyer, je ne répond plus de rien.
Deux heures plus tard.
J'ai prévenu les autorités (du centre aéré) du comportement para-normal de celle que vous persistez à qualifie du doux nom de fille. Il faudra me passer sur le corps pour atteindre l'étage où se trouve la classe des enfants et je tiens à vous prévenir, au moindre geste suspect, je tire à vue!!!!
Le lendemain, aux aurores.
Tu me demandes ce que tu es supposée faire pour que nous restions en contact ? Je souhaitais juste que tu enseignes les règles sociales à ta fille, ce que je fais tous les jours avec la mienne, ce en quoi tu t'es toujours refuse. Si tu veux que nous restions amies, il t'appartient de te débarrasser de ta fille, je veux dire, de ses mauvais comportements, vicieux, pervers et destructeurs, cela dit en toute gentillesse et sincérité, je t'en conjure, pour ton bien et celui de la société, fais enfermer ta fille je veux dire il y a d'excellents pénitenciers non loin de shibuya ku ou vous pourrez aller la visiter deux fois l'an.
Parvenue à ce stade, Ximena san est enfin, également parvenue à l'idée que leur amitié était bel et bien morte, si toutefois elle n'avait jamais existé. Elle a écrit son Farewell mail comme elle dit, demandant à Mie san de bien vouloir désormais s'adresser à Tomi san si elle désirait encore une fois délirer sur le sujet. Enfin, délirer est de moi, Ximena a réussi à tourner un mail froidement poli quand moi j'aurais explosé en hurlements et menaces aussi hystériques que les envolées de Mie san.
Fin.
- Eh bien c'était passionnant Mimi§ Qu'en déduis-tu de tout cela? Que l'amitié vraie avec une Japonaise est impossible?
Me baille dans les oreilles Virginie Sueuraufront qui, une fois encore, a tout compris.
- Mimi, tu penses que c'est un problème culturel cette histoire?
Ma mère, mesurée, voire dubitative.
- Mais bien sûr! Ces bonnes femmes qui ont 10 ans d'études derrière elles, elles pètent les plombs à ne s'occuper que de leur gosse! Elles sur-investissent ce dernier et toucher un poil de son duvet, c'est comme leur arracher un poil de cul à elles!
Tante Babe, qui parfois se laisse aller quand il s'agit des droits des femmes.
Eh bien, j'ai convoqué pour vous répondre le Professer Sakura en personne, spécialiste de la culture japonaise en milieu éducatif.
- So desu ne… minna san (chers tous)… je dirai en premier lieu que oui, la culture japonaise favorise ce genre de situation… on prend sur soi, on garde une distance -ce n'est pas moi la mère mais Vous, très chère Sama- ce faisant la situation parfois s'aggrave jusqu'au jour où on coupe les ponts pour sauver la face… cela dit je crois qu'il s'agit-là d'un comportement assez universel, ne pas dire son fait à l'autre, de dissimuler ce que l'on pense jusqu'au jour on finit par jeter le bébé avec l'eau du bain…
Oui mais cette hystérie? Oui mais ce sourire dont Mie san ne s'est jamais departi ?
Docteur Tanadingo san, canino-pedo-psychiatre (puisque certains couples préfèrent avoir un chien qu'un enfant), a bien voulu me répondre.
- Il est certain que la réaction de cette patiente est un peu excessive… mais il faut voir aussi qu'elle élève quasiment seule sa fille puisque son mari est un alcoolique du travail, qui lorsqu'il prend un jour de congé, doit avaler plusieurs verres de saké en suivant les cours de la Bourse sur internet pour ne pas imploser…
Et donc?
- Et donc, en ce sens, cette femme s'est peut-être laissée enfermer dans ce qui, au départ, a été sans doute une préoccupation justifiée, la métèque étant tout de même un peu violente avec l'autochtone… en ce sens, l'éducation japonaise lui a offert le moyen idéal pour refouler ses émotions et ses pensées, hélas pas suffisamment pour ne pas exploser en fin de parcours…
J'ajouterai pour ma part, Mimi san, spécialiste de rien, que Mie san entretient une grande attirance pour l'Occident et sa façon d'être, mais qu'elle reste cependant japonaise, par ses réactions et sa façon de voir. Ce qui doit quelque peu l'entraver parfois dans sa façon d'être et de réagir.
- En d'autres termes, elle a le cul coincé entre le tabouret de bar et le tatami de sol… pas très confortable la position, ça explique qu'elle soit à cran ta copine…
Qui n'est plus ma copine, Maman, si tant elle qu'elle ne l'ait jamais été.
Ximena san en tout cas en a bavé, car Mie san était une très bonne copine pour elle, dans un pays étranger où elle commence certes à faire son trou mais où elle peine néanmoins à se sentir bien, heureuse. Son japonais de mari lui a enjoint de tourner la page et de ne plus se torturer au sujet d'une femme visiblement tourmentée si ce n'est folle en tout cas obsessionnelle et destructrice.
Pof.
La morale de cette histoire? Eh bien c'est qu'au Japon qu'en France ou au Groenland, il vaut mieux avoir pour amie des filles qui élèvent leurs enfants comme vous le vôtre, c'est à dire qui partagent avec vous à peu près les mêmes idées et principes quant à l'éducation des mouflets, et aussi des filles tant qu'à faire pas du genre à noblement (faussement) couver leurs griefs pour vous les jeter un jour en pleine figure détruisant ainsi confiance et amitié, passé et avenir, en un seul tour de mâchoire.
A méditer.