Ce matin, sur France Inter se finissait le passage de la trinité socialiste du moment : lundi, Ségolène Royal, mardi, Dominique Strauss-Kahn, et aujourd'hui, Laurent Fabius que j'appellerais volontiers Laurent la Menace. En effet, cet troisième participant (ouf, y en a pas plus !) n'était pas peu fier du fait que lui soit revenu aux oreilles l'appréciation de Nicolas Sarkozy, Laurent Fabius est agressif, et on s'en doute que Nicolas Sarkozy s'y connaît en matière d'agressivité…
Je représente une menace pour ce dernier, s'est-il ainsi tout esbaudi ce matin sur les ondes, je suis une MENACE ! De là à dire que lui seul représentait une menace pour le Sarkozy, il n'y avait qu'un trébuchement. De toute façon, sa façon de traiter la Ségolène (que je ne porte pas spécialement dans mon giron) était suffisamment parlante en soi (choisissez Ségolène et c'est cuit) pour qu'on sache qui lave plus blanc au PS.
Je dois dire que les deux autres la veille s'étaient montrés plus classes ou plus habiles, en tout cas, je n'ai pas ressenti en les écoutant la même désagréable impression que ce matin en ouïssant le Laurent, tiens voilà le crâneur et l'arrogant de service. Sans compter que d'étriller la malheureuse Ségolène (pas un mot sur Dominique…) sur chaque point de son « programme » ne m'a pas semblé représenter une forme même approximative de programme personnel.
Entre deux questions des auditeurs, qui toutes étrangement lui faisaient très plaisir… Monsieur Fabius, vous reprochez à Mme Royal son manque d'expérience concrète en politique mais vous, avec le sang contaminé, vous n'avez pas grand-chose à dire… oh merci pour cette question très objective… le sang contaminé… blabla… drame qui m'a marqué… blabla… j'y pense encore (les familles aussi !!!!)… etc… le Laurent a insisté encore une fois, sur la MENACE qu'il représentait pour Sarkozy, ça doit être moi le candidat, car je me sens capable de le BATTRE ! Ceci dit par deux fois sur un ton euh agressif, genre poings de babouin frappés sur son thorax, BATTRE, BATTRE !
Et avec tout ça, voilà que maintenant Sarkozy affiche sa préférence pour Ségolène Royal, ce qui amène certains à conclure que les militants socialistes vont donc choisir quelqu'un d'autre… à moins que ce ne soit comme dans les blagues yiddish : moi, Nicolas, je dis que si c'est Ségolène, c'est tout bénef pour moi, donc les militants socialistes ne la choisissent pas, sauf qu'ils se doutent de l'embrouille, et qu'ils se disent, en fait, Ségolène, c'est la galère pour lui donc ils la choisissent sauf que moi, j'ai intuité leur raisonnement donc je coule Ségolène parce que c'est justement pas elle que je veux, sauf que les militants socialistes se disent, attention, etc…
Avec tout ça, ça m'étonne pas que tout marche de traviole dans c'pays !