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La question qui se pose, alors que s'ouvre à nouveau ce blog est : où diantre était passée Marie Chotek ? On l'avait quittée le crâne ouvert en 2007 par une sommité d'Henri Mondor, juste avant que son recueil de nouvelles au titre prémonitoire, La femme blanche est fatiguée, ne voie le jour en mai de la même année… depuis, plus rien, NADA. Sa toile est restée obstinément silencieuse.
 
Alors quoi ?

On a pu gloser que la célébrité lui avait porté à ce cerveau il y a peu déjà mis à mal. Après enquête, on s'est dit que ce n'est pas 186 exemplaires vendus et un salon d'auteurs en tongs à Collioure en août 2007 qui avaient pu lui enfler la cervelle et lui exploser les chevilles.
 
On a pu y voir aussi une dépression post -éditoriale, classique chez le nouveau parturient comme chez le bachoteur nouvellement bacé, le but ayant été atteint, d'un coup, plus de jus, tout s'arrête.
 
Cependant, après enquête, on signalera que, cf salon en tongs et 186 exemplaires vendus, on ne saurait considérer le but atteint. Marie Chotek étant quelqu'un de très scientifique quand il s'agit d'évaluer un niveau de réussite, à commencer par le sien, elle n'aurait su considérer au vu des éléments objectifs en présence que le but avait été atteint.
 
Alors justement, ce but potentiellement atteignable mais non atteint, l'aurait-il achevée ? Osons lâcher l'hypothèse… Serait-elle morte alors de voir son fol espoir de post-jeunesse transformé en coup d'épée dans l'eau? A moins qu'elle ne soit morte de mort naturelle… car après tout, écrivain ou pas, mourir c'est le genre de choses toujours possible quand on est vivant. Et si la dernière fois qu'on l'avait aperçue (au salon donc), Marie Chotek était vivante, et donc potentiellement mourrable.
 
Après enquête, on n'a relevé nulle part de déclaration mortuaire, et le cimetière à côté de chez elle qu'elle considérait comme son futur logis étant donné que le caveau familial renfermait 18 générations bien tassées ne montrait nulle trace de sa présence.

Alors quoi bordel ?!
 
Alors après enquête, d'aucuns l'auraient aperçue quittant les allées de son château, poussant devant elle ce qui semblerait bien être une voiture d'enfant. On a pensé à la crise intervenue depuis sa disparition virtuelle, d'où une éventuelle reconversion dans la revente de cuivre et de laiton, façon manouche, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que dans la poussette, ça bougeait… et alors il a bien fallu se rendre à l'évidence : ce n'était pas là de la ferraille mais du bébé qui gitait dans ce landau là.
 
Mince alors.
 
Marie Chotek parturiente comme n'importe quelle quidame, c'était impensable. Non pas qu'on la jugeait supérieure au troupeau, parturient ou non, mais à l'entendre, à l'écouter, à la lire, il semblait que jamais ce genre d'évènement n'aurait pu lui arriver. Sans compter qu'il y avait comme un petit air de trahison flottant au dessus de cette maternité… Marie Chotek en icône de la maternité, c'était un peu comme de voir la der des der de ses copines trouver l'amour. Un grand moment de solitude pour la cohorte des mal-aimées qui squattent la toile, hantent les randonnées Terre d'aventure, une petite lumière au fond du tunnel d'un coup soufflée par le vent…
 
Mais le doute n'a bientôt plus été possible. Marie Chotek descendait bel et bien enfin parmi les vivants : la princesse a en effet rendu les clés de son château et elle a emménagé avec sacs à fringues bébé et bouquins dans un petit palais à Montreuil sous bois, dans le giron de mère Voynet, des bobos et des descendants de coco. C'était complet, encore un peu et on la verrait hanter les allées de supermarché le samedi après-midi.
 
On a préféré arrêter l'enquête. Il ne fallait pas désespérer Billancourt, comme on dit.
 
Alors aujourd'hui, la princesse Chotek reprend du service, même si elle cohabite désormais avec un mouflet, une coloc qu'elle appelle sa non muse, et le père du mouflet, que l'on appellera A comme on dit B ou C. Elle reprend du service car certains fans délicats, attentionnés et rares, l'en ont régulièrement priée, certains menaçant même de s'immoler devant le monoprix de la Croix de Chavaux ou le Qg de la CGT juste à côté. Et puis, et puis… parce qu'à défaut d'écrire le roman du siècle débutant, sa non muse y veille scrupuleusement, elle a toujours une folle envie de gratouiller, au moins la toile, car gratouiller, ça lui manque comme le vin à la messe ou la rangée de policiers au Sarko Ier.

One comment on “Back

  1. Reply ln22 Fév 13,2009 19:03

    super bon retour !
    ouf, je n\’ai pas besoin de m\’immoler !

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