Car nous aussi nous avons
notre république bananière ! Avant Nicolas Ier c'était déjà pas
bien fameux avec Tonton sa maîtresse et sa fille cachée aux frais de la
princesse (nous), Giscard et ses diamants, Chichi et ses casseroles… mais là,
avec Nicolas Ier, nous accédons au stade suprême de la République en
couronne : le fils à papa à peine pubère, qui avait déjà la tête à ça (de
fils à Papa) et qui a maintenant le joujou qui va avec ! L'Epad, un joujou
qui, s'il s'agrandit de la Défense aux départements alentour, pèsera quelques
milliards dans le cartable de cet étudiant en deuxième année de droit, moyenne
passable et zéro de conduite à scooter, un octroi façon terres allouées par le Seigneur (avec
droit de cuissage sur les tradeuses de la Défense ??) à un fils aîné qui,
à part le fait de naître de son père, n'a pour le moment pas fait grand-chose
d'autre.
Le moins affligeant n'est
certainement pas la volée de soutiens apportés par quelques noms UMP au dauphin
moqué sur la toile (et pas que là) qui à 23 ans, sans aucune expérience solide
ni même un diplôme qui fasse foi de ses éventuelles futures compétences, accèdera
début décembre sans doute à ce qui promet d'être un très gros poste.
A vous de choisir et d'élire,
puisque n'est-ce pas tout se fait au suffrage universel de par chez nous, dixit
Papa et fiston, celui des soutiens le plus ridicule parmi ceux apportés au
Jeannot et rapportés dans le Libé du
mardi 13 octobre. En vrac…
Je peux vous dire que Jean Sarkozy, à 23 ans, a
peut-être encore plus de talent que n'en avait son père à son âge (Patrick Ballkany, député maire UMP de
Levallois-Perret)
Jean est le fils d'un génie politique, il n'est pas
étonnant qu'il soit précoce (Thierry
Solère, vice-président du Conseil général des Hautes Seines).
La vie politique est peuplée de gens qui sont arrivés
très jeunes, très tôt, sans être superdiplômés, et c'est une chance parce que
cela permet l'ascenseur social
(Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP).
Le procès d'intention fait à Nicolas… à Jean Sarkozy
est détestable (lapsus croquignolet
de Patrick Balkany, encore lui)
J'ai pour ma part une
préférence pour celui de l'ascenseur social. Appliqué à Jean Sarkozy, on a tout
de suite envie d'appuyer sur le bouton cloche voire de sauter de la cage sans
attendre les secours…
N'oublions pas, enfin, le
concerné lui-même qui n'hésite pas à dire que ce n'est pas facile tous les jours
de s'appeler Sarkozy, que ce serait même un handicap pour réussir dans la vie
(ça dépend où, peut être qu'effectivement, dans le porno ou la prévention
spécialisée dans les banlieues, c'est un obstacle). Je crois même avoir entendu
à ce sujet Luc Châtel, le porte-parole du gouvernement, parler de délit de
faciès.
C'est si délirant ces
soutiens que l'on a même entendu un Conseiller en communication déclarer qu'il
aurait mieux valu museler tous ces courtisans qui, en matière de lèche, doivent
en avoir des crampes à la langue et qui ont, de fait, rajouté le ridicule voire l'absurde
à l'injustice.
Essayons-nous à l'analyse de
cette situation sur le mode « Je suis un courtisan de l'UMP, voire je suis
au Gouvernement et j'entends bien y rester jusqu'au bout (2017) ».
Ah quel mauvais procès que
cette histoire… Ah c'est bien digne de la toile que de charrier des ordures sur
tous ces braves gens qui se sacrifient pour diriger ce pays d'arpenteurs de
caniveaux (Devedjian ne dit-il pas d'ailleurs que « la vie politique est
une ascèse » ?) et il conviendrait qu'après avoir vérifié que les
pieds de Jeannot sur son trône touchaient bien terre, de voter enfin une loi
qui restreigne la liberté de tous ces tristes gueux qui persiflent sur le net. Mais
non, l'idée de limiter internet, ça n'a rien à voir avec la Chine ou bien
l'Iran, là nous sommes en démocratie, ça n'est pas la même chose.
D'aucuns ne manquent pas de comparer
cette situation à l'Italie et Berlusconi, non mais quelle mauvaise foi c'est à
peine croyable. Tout le monde sait que Berlusconi est vulgaire, c'est un vrai
beauf, il se tape des cruches parfois mineures, et en plus, il possède tous les
medias d'Italie ou presque. Quand, ne le nions pas, sauf à être aveuglé par le
sectarisme, Nicolas Ier c'est la classe, des lunettes à la pointe
des glands du mocassin, il sort avec un prix Nobel, et quant aux medias, il ne
les possède pas et ce n'est pas parce qu'il y compte quelques amis bien placés
avec qui il fait parfois des tours en barque qu'il faut de suite tomber dans le
procès d'intention.
D'autres vont jusqu'à considérer
cela comme du népotisme à la mode africaine. Quand en Afrique c'est différent, on
le sait bien, puisqu'aucun Etat n'est une démocratie, le suffrage universel
connait pas, ou alors truqué, c'est rien que des affaires de clan et euh de
fils à leur père. Alors que Jeannot, lui, est arrivé à la loyal, il a été régulièrement
élu, je veux dire que le monsieur Marseille qui lui cède son siège au Conseil
général des Hautes Seines pour s'en aller pantoufler au Conseil économique et
social n'a reçu aucun appel du pied (ni du père ni du fils ni de la grand-mère
hein qui sait) et ce n'est pas parce que l'organisme de compétences égales à l'EPAD
et qui gère le Grand Paris, a voté une disposition récusant la limite d'âge à
65 ans qu'il faut considérer que l'éviction du fidèle Devedjian pour cause de
vieillerie à sa reconduction en décembre à la tête de l'EPAD est de la pure
mauvaise foi.
Qui dit suffrage universel,
dit respect de l'égalité devant la loi pour tous ? Notre dauphin ne dit
pas le contraire ! Et ce n'est pas parce que celui qui s'était fait
accrocher par son scooter s'en est tiré avec une amende « pour procédure
abusive et téméraire », qu'il faut tout de suite sombrer dans ce populisme
qui voudrait que les fils de aient moins de risques d'être condamnés que les
fils pas de. Après tout, ce monsieur n'avait sans doute pas à se trouver là
quand le scooter de Jeannot a débouché de ce qui était certainement une voie
prioritaire.
Nom de Diou, voilà une volée
d'arguments digne du florilège de soutiens UMP au dauphin aliéné… j'y croirais
presque. D'ailleurs, ces courtisans croient-ils vraiment à ce qu'ils disent ?
Je n'arrive pas à savoir du oui ou du non, quelle réponse serait la pire. Pour nous.
Enfin, pour s'achever, n'oublions
pas le cas Serge Dassault, totalement éclipsé avec cette affaire, qui va
retrouver sa mairie de Corbeil-Essonne, vu que le véritable maire n'a pas fait
mystère ni le principal intéressé non plus d'ailleurs, ce sera le Serge,
inéligible pour cause « de dons d'argent », qui gouvernera de fait. D'ailleurs,
Serge Dassault avait menacé, si jamais on lui faisait entrave, de prendre ses
clics et ses clacs pour s'en aller voir ailleurs, c'est-à-dire retirer tous les
subsides avec lesquels il arrose cette municipalité depuis des lustres (bien que
dans le même temps, allez comprendre, il conteste son inéligibilité pour « dons d'argent »).
Serge Dassault qui, dans une interview donné à France Inter en 2004, avait
comparé l'effet des acquis sociaux à celui d'élever des enfants en leur donnant
des bonbons, se disant révolté par tous ces chômeurs profitant du système et
ces feignasses d'infirmières quittant leur service dès 16h00 sonnés (il
faudrait peut-être expliquer au monsieur que ce corps de métier fonctionne en 3/8
et qu'effectivement, on peut être amené à voir l'infirmière de nuit partir au
matin et croire qu'elle se casse à peine arrivée).
Non décidément non, ne nous
foutons plus de la gueule des Italiens, des Gabonais, des Congolais… Il n'est
désormais même plus possible de s'écrier comme un préfet contrôlé indûment dans un aéroport,
on se croirait en Afrique ! Ou dire comme un sympathisant UMP (pas encore
assez mûr pour la courtisanerie), non, vraiment non, on n'est pas au Gabon ici,
ce n'est pas possible…
Mais si. Ici on est en France
et ça se passe comme ça. Rions plutôt (même jaune) à entendre ces Gabonais qui
s'écrieraient devant le micro de FR3 Libreville, ah mais c'est qu'on n'est pas
en France ici… les choses ne vont pas se passer comme ça ! On ne veut pas
du fils Sarko euh Bongo !