Cela devait être dix jours pour
sauver la Planète, ça sera juste toute une journée (pour commencer) pour
dénoncer l'affreux massacre dont a été victime l'ethnie Johnny.
En effet, cette ethnie déjà mise
à mal par l'affreuse persécution dont elle a été victime au motif qu'elle
possède un compte en Suisse et rechigne à s'acquitter de ses impôts en France (malgré
la médaille honorifique qui lui a été remise, mais qu'elle a dû revendre pour s'acheter
une petite viet), la voilà maintenant littéralement massacrée par un certain
monsieur Jean Le Boucher Dejoue, qui aurait bien fait joujou avec sa hernie
discale à la clinique Mon Sot située dans un quartier populaire de Paris.
L'heure est plus que grave,
décisive. Sauvera-t-on Johnny ? Johnny pourra-t-il à nouveau gambader nu
et innocent dans les prairies suisses où il a enterré sa misère pour la préserver des affreux du Fisc qui le poursuivent? Une
heure qui est au moins aussi décisive que celle du malaise vagal de Nicolas Ier
qui, d'ailleurs, on nous le précise, prend régulièrement des nouvelles de cet
immense artiste qui, rappelons le, donna de la voix avec Mireille le soir de son élection en un concert baptisé
pédagogiquement de gratuit (car l'argent des con-tribuables ce n'est pas vraiment de l'argent).
Aujourd'hui, au journal de 13 H
00 sur France Inter, ce n'est pas vraiment la fonte de la banquise, ni la
montée des eaux ou la sécheresse en Afrique pour cause de désordres climatiques
qui ont ouvert le bal, mais le Massacre de Johnny. En effet, qu'est-ce que l'avenir
de la Planète, qu'est-ce qu'un « désordre climatique » à côté du Massacre
de l'ethnie des rockeurs belges à compte suisse et à foyers progressifs ?
Et de défiler tous les experts. Il est 13 H 02. Nous partons rejoindre
le correspondant de France Inter, Jean Dupénitencier qui, à Los Angeles, sur
le trottoir d'en face l'hôpital, va nous donner des nouvelles fraîches de celui
qui, après avoir été massacré à Paris, sauvé à LA, a été ensuite placé en coma
artificiel (non, non ce n'est pas, on le précise pour les mauvaises langues,
son état normal).
–
Jean Dupénitencier, alors, dites nous, comment
va Johnny ?
–
Eh bien Johnny va bien… il a ouvert les yeux… a
reconnu sa femme… Oh Nathalie fais moi fais moi mal… mais non mon léonidas
chouchéri, Nathalie c'était ta première femme, moi je suis Laetitia… oh mon
petit David, comme tes cheveux ont poussé… mais non, David c'est ton fils, moi
je suis ta femme, ta femme chérie, Laëtita Halliday… oh ma chérie ma petite Laura
d'amour comme tu ressembles à ton frère… mais non enfin bordel de merde, c'est
MOI, TA FEMME, LAETITIA !!
–
On dirait que Johnny n'est pas tout à fait sorti
de son coma artificiel non ?
–
Si ! Si ! C'est juste son état normal !
Johnny n'a plus 20 ans vous savez, et là, le grand professeur Le Boucher Dejoue
qui l'a opéré à la clinique Mon Sot n'y est de fait pour rien…
–
Justement, que s'est-il passé avec ce chirurgien…
il y a-t-il eu erreur humaine ? Qu'en disent les boîtes noires ?
–
Eh bien, la banquise, pour cause de
réchauffement climatique fond, et en fondant, dérive et fait monter le niveau
des eaux qui, en certains points de certains océans, recouvre maintenant des
îles entières que les habitants doivent fuir à la nage en direction de ces rivages
dont on les repoussera au motif que seule l'émigration pour cause de
persécution politique est juste et belle, donc légitime et que…
–
C'est quoi ce merdier ? Que venez-vous
foutre là, G. Tropchaud, en direct du sommet de Copenhague ? On ne vous a
pas sonné que je sache ? Nous sommes en direct de LA où il est question du
Massacre de Johnny !!!
Après avoir éjecté le
correspondant danois, nous retrouvons donc à 13 H 06 une éminence grise, le
parolier Jean Akejetème de Johnny qui, luttant contre des sanglots incoercibles, confesse qu'il est si
inquiet, si bouleversé qu'il s'est remis
à prier, lui qui n'avait pas joint les mains depuis sa première communion. Cela
lui inspirera peut-être une chanson, ah que je prie, que Johnny, prié de son
côté de ressusciter pour le démarrage de sa tournée le 8 janvier, pourra
peut-être interpréter devant Nicolas Ier et sa Carla Bosse.
Bon, entretemps, 13 H 08, les
boîtes noires ont été retrouvées et l'on repart retrouver Jean Dupénitencier, devant
le LA hospital.
–
Oui, les boîtes noires ont été retrouvées… il s'agit
bien d'une erreur humaine, confirme Georges Clonney, le chirurgien californien
qui, entre deux rouleaux pris en surf, opère au LA Hospital toutes les
célébrités du coin… il affirme que ce qu'a fait son confrère Le Boucher Dejoue à
la clinique Monceau de Paris, établissement privé (et notamment de chirurgiens
compétents), est un « pur massacre »… Johnny a été ouvert au cutter,
sa hernie discale a été déplacée à l'aide d'un chausse-pied et fixée avec du
fil de fer barbelé à la colonne… d'où une infection qui a faillit toucher la
moelle osseuse de notre chanteur presque national… ce qui l'aurait sans doute empêché
de porter à vie des foyers progressifs…
–
Excusez-moi, Jean, mais je ne vois pas bien le
rapport entre la moelle et les lunettes là…
–
Moi non plus mais c'est Georges Clooney qui l'a
dit… Georges Clooney qui repart maintenant avec sa planche de surf avant que de
pratiquer une colagènisation des nénés de Laëtitia Halliday pendant qu'on y
est, c'est Nico qui régale…
–
Dans certains pays d'Afrique, il n'y a pas eu de
récoltes correctes depuis plus de cinq années maintenant, on s'attend donc à ce
que quelque 3 millions d'Africains meurent de faim d'ici le prochain mondial de
foot situé en bas du continent, dont un bon million et demi d'enfants quand…
A 13 H 10, G. Tropchaud tente une
nouvelle fois de sauver la Planète mais le Massacre de Johnny ne se laisse pas
faire. C'est au tour de l'avocat du chirurgien parisien, Jean Le Boucher Dejoue,
de prendre la parole.
–
Nous protestons, mon client et moi… nous avons
opéré à une opération normale… une hernie discale parfaitement vulgaire,
ordinaire… l’usage du chausse-pied comme du fil de fer barbelé est aussi d’un
usage normal ordinaire dans ce type de hernie là, banale on ne saurait mieux
dire…
–
Mais votre client a eu déjà des célébrités
mortifiées suite à son intervention non ? Marie Traingnagnan par exemple ?
–
Excusez-nous, brave homme, mais Marie
Traingnangnan lui était parvenue avec un radiateur encastré dans la cervelle… et
de ce fait, elle était plongée dans un coma ordinairement naturel… difficile de
nous accuser de ne pas lui avoir sauvé la vie ! Nous ne sommes pas Jésus
Christ que nous sachons !
–
Certes, mais quid de Guillaume Deperrache ?
–
Encore un cas dont nous ne saurions porter la
responsabilité… Guillaume Deperrache est mort d’une suite de maladie
nosocomiale et non de l’opération proprement dite… nous avions en effet très
bien coupé sa jambe ! Regardez moi ça, ce cliché, ça ne nous fait pas une
belle jambe ça ?
–
Je voulais parler de la pneumonie qui l’a
emporté…
–
Ah mais alors là, veuillez nous excuser, nous
sommes chirurgiens orthopédiques, pas pneumologues, il ne fallait donc pas
frapper à notre porte !
–
Sans compter qu’avec le réchauffement climatique,
des espèces de plus en plus nombreuses disparaissent telles la poule à pattes de
canard ou le hérisson à roulettes… quand d’autres, telles la marmotte ou le
mouflon, refusent désormais de pioncer tout l’hiver, exigeant pour cela une
prime de précarité qui met à mal le…
–
Ecoutez, G. Tropchaud, la Planète, on s’en tape,
allez donc bouffer du hareng sur un dock de Copenhague, et on vous fera signe
vers 13 H 25, juste après la météo, histoire de rester dans les histoires de
climat d’accord ?
On a eu droit ensuite au témoignage
de l’avocat de Johnnhy, on va leur mettre un procès au cul, de son banquier
suisse, je lui donne une autorisation de découvert de 3 millions ce mois ci, de
son manager, le plus important c’est que Johnny se remette vite sur pied, si possible
avant le 8 janvier, date de la saint Lucien et démarrage de sa tournée de
renflou… euh promotion, de son parolier préféré, j’en suis à cent cierge et
trente six cent pater nostra, de son lunettier Jean Affreuxloup, je lui ai
envoyé une nouvelle paire de foyers progressifs, du médecin de Michaël Jackson,
cette fois ci, j’y suis pour rien, ça peut pas être moi, de sa mère, mais non
je suis morte, je ne peux rien vous dire, d’une fan éplorée, j'ai pas fait caca depuis au moins hier matin, etc.
Et quand à 13 H 25, cela a été
enfin le tour de la Planète, eh bien c’était la fin du monde. Tout avait été
recouvert par les eaux, il n’y avait pas que les Pacifiques qui nageaient dans
le bouillon ni les Africains qui avaient la dalle. De toute façon, on était
tous morts, même Johnny. Un pur massacre comme dirait l’autre…