Le lait noir d’Elif* (ou le post-partum à la turque)

Elif
Shafak est une jeune auteur turque qui, on est jeune auteur quand on
est née en 1971 et que l'on a déjà plus de 10 livres à son actif
dont 4 traduits en français, me précise charitablement ma non muse
qui lit, comme à son habitude, par dessus mon épaule, une jeune
auteur donc, qui, arrivée à l'âge de 33 ans, fait le point.

Elle
a une indéniable et dévorante passion, l'écriture, qui remplit
toute sa vie, et dont elle vit entre livres publiés, conférences et
cours donnés en fac. Elle est également célibataire, sans enfants,
ce qui dans un pays demeuré porté sur la progéniture (mais quel pays ne l'est pas?), ne va pas sans lui poser des problèmes, plus
accrus que ceux d'une brave CE comme Marie Chotek au même âge,
précise à son tour Cléa Culpa qui s'en revient avec sa fille
Cosette, 16 ans, de l'épicerie des Restos du coeur, un paquet de
couches sous le bras « parce que je n'en ai peut-être plus
besoin mais c'est gratuit et on ne sait jamais, j'ai trop marné
quand Cosette était bébé ».

Elif
Shafak est par ailleurs le théâtre d'un perpétuel combat intérieur
entre ses différentes miss : miss Ego ambition, miss Intelligence
pratique, miss Cynique intello, dame Derviche, et puis, miss Satin
volupté et maman gâteau, chacune essayant d'imposer sa loi aux
autres ce qui ne va pas sans causer tiraillements et inconfort à
leur logeuse. Suite à un putsch perpétré par miss Cynique intello
et miss Ego ambition, Elif Shafak s'envole pour les Etats-Unis, elle
vient de décrocher une bourse d'écriture auprès de la prestigieuse
université de Mount Holyoke près de Boston, établissement créé
en 1837 par une enseignante idéaliste et féministe du nom de Mary
Lyon, qui souhaitait ardemment que les femelles puissent accéder au
même titre que les mâles à un haut niveau de formation et qui, de
nos jours, est devenue une université fréquentée par quelque 2000
étudiantes originaires de plus de 60 pays différents… dont Elif
Shafak, turque, écrivain et féministe.

Entre
écriture et étude, Elif s'efforce de ne pas se laisser envahir par
la lutte particulièrement enragée cette année là qui anime ses
différents moi… D'abord victorieuses, symbole du triomphe du
cerveau sur la matière, les miss Ego ambition, Intelligence pratique
et Cynique intello vont devoir l'année d'après laisser la place à
maman gâteau lorsque Elif Shafaf, de retour à Istanbul, non
seulement se marie mais tombe enceinte dans la foulée, soit deux
petites années à peine après avoir écrit son Manifeste de la
Célibataire, en réaction à une proximité de hasard sur un bateau
qui la ramenait à Istanbul. Assise à ses ôtés, une big mamma de son âge, enceinte de son troisième jusqu'aux tréfonds des yeux et visiblement, malgré
un indéniable délabrement physique et intellectuel,
très fière de l'être, la regardait avec commisération, voire désapprobation, si ce n'est même mépris (enfin, lui avait-il semblé).

Suite
à sa prise de pouvoir, maman Gâteau instaure la Monarchie et Elif
plonge dans les affres d'une grossesse un peu plombée par des
angoisses, qui plus est alimentées par l'éloignement ordonné par maman Gâteau
de tout ce qui s'approche de près ou de loin à un livre. Et une
fois sa fille née, les choses ne s'arrangent pas. Elif Shafaf va
même franchement sombrer, en se retrouvant cette fois, victime du
fascisme totalitaire de la dépression post-partum, incarné en la
personne d'un djinn, Lord Poton, dont elle demeurera la prisonnière
dix longs mois. Ballotée jour après jour par ce qu'elle appelle la
mer sans rivage, privée du goût de tout, catatonique voire
désespérée, elle est désormais incapable de lire ou d'écrire…

«Plus
mon impossibilité d'écrire se confirmait, plus je me désintéressais
du monde, plus je me désintéressais du monde, plus j'étais
passive, plus j'étais passive, plus je perdais confiance en moi,
plus mon imagination s'atrophiait… Je ne pouvais plus
écrire. L'écriture, cette colle existentielle qui, depuis tant
d'années, maintenait ensemble les parties morcelées de mon moi…
Lorsque l'écriture fut tarie, la colle disparut, elle aussi. Alors,
je volai en éclats… »

Et
le lait noir remplace alors le lait blanc.

« J'ai
appelé ce livre Lait noir pour deux raisons. Avant tout, il
s'agit de dépression post-natale et montre que le lait maternel
n'est pas toujours aussi blanc et immaculé que la société voudrait
bien le croire. Ensuite, de cette dépression est née l'inspiration.
De ce lait noir, j'ai pu extraire une forme d'encre. »

En
effet, une fois sauvée de ce qu'elle a cru être un moment être une
définitive noyade, Elif Shafak décide de coucher sur le papier tous
ces moments vécus, avant, pendant et après la naissance de sa
fille, enjoignant ses lecteurs et lectrices de faire à son instar, à
savoir de lire et d'oublier tout aussitôt ce livre écrit à cette
seule fin : que cette terrible période du post-partum sombre à
jamais dans la mer sans rivage.

Dans
ce Lait noir, qui démarre sur cette interrogation, peut-on
être écrivain et mère?, Elif Shafak va notamment passer au crible
l'exemple de quelques femmes écrivains célèbres qui devinrent
également mères pour le meilleur mais essentiellement pour le pire.

Ainsi Sylvia Plath.

Sylvia
Plath… Cette jeune femme avait déjà rencontré le succès quand
elle épousa,Ted Hugues, un écrivain tout comme elle, avec qui elle
eut coup sur coup deux enfants. Suite à cette double maternité,
Sylvia Platt souffrit très vite de ne plus pouvoir écrire, coincée
qu'elle était entre les couches de ses morveux et le pudding du soir
de son petit mari qui, lui au contraire, voyait sa carrière
s'envoler vers les sommets. Après avoir joué quelques temps la mère
et l'épouse parfaites, Sylvia Plath rendit finalement son tablier,
et ils se séparèrent.

  • Et
    ensuite, poursuit ma non muse en transe, quand Sylvia Plath, une
    fois séparée de ce triste sire, s'est remise à écrire, c'était
    à l'aube, de 4 h 00 du matin (4 h 00 du mat, Mimi!) au lever de ses
    enfants, et le soir, une fois qu'ils étaient couchés (et elle
    était debout depuis 4 h 00 du mat Mimi!!). Elle est ainsi parvenue
    à écrire de purs chefs d'oeuvre par la seule force de sa volonté,
    et de son talent, cela va sans dire..

  • sans
    oublier ses maigres rentrées d'argent, rajoute Cléa Culpa, qui
    provenaient pour l'essentiel de prix qu'elle avait remportés ou de
    bourses d'écriture qu'elle baptisait « bourses de garde
    d'enfants » (car au contraire de toi, Mimi, elle n'était pas
    née avec une cuillère en or dans la bouche).

  • Bourses
    d'écriture qui signifiaient que non seulement elle écrivait mais
    qu'elle était publiée, lue et appréciée! conclue charitablement
    ma non muse.

Peut
être mais cette malheureuse, alors qu'elle n'avait même pas encore
fêté ses 30 ans, servit un soir la soupe à ses enfants, les mit au
lit, calfeutra avec soin la porte de leur chambre à coucher puis,
après avoir avalé des somnifères, se fourra la tête dans le four
à gaz. Histoire d'être sûre de ne pas se rater, perfectionniste
qu'elle était,

Car
Sylvia Plath se voulait être et une mère parfaite et une poétesse
parfaite. Ce qui sans doute signifiait pour elle être 100% mère et
100% poétesse, soit vivre à 200%. Ce qui est impossible, ou du
moins très difficile… et ce qui en général ne manque pas
d'engendrer dépression, folie ou bien suicide.

  • Eh
    oui Mimi, la tête dans le four… reprend Cléa Culpa, quand
    d'aucunes se prélassent indûment dans leur congé parental
    d'éducation….

  • Mais
    je ne suis même pas en congé parental, je suis toujours en congé
    maternité! Je proteste avec véhémence.

  • ou
    dans leur dérisoire emploi de bureau au Syndicat du crime ès
    livres… ajoute de son côté la non muse en se regardant le
    dessous des ongles.

  • Alors
    là désolée, je proteste, mais Frank Kafka était lui aussi
    employé de bureau! Et Fernando Pessoa! et…

  • Mimi,
    te comparerais-tu par hasard à Kafka? Et à Pessoa? Glousse avec
    vigueur ma non muse.

Que
répondre à cela?

Mais
il y a aussi ces femmes comme Jane Austen qui ont préféré
carrément renoncer la veille de leurs noces, après une nuit
blanche, au mariage et aux enfants, pour que rien, absolument rien,
ne les empêche de se consacrer à leur art. Il y aussi ces épouses
de grands écrivains, telle Sophie Tolstoï, qui fut la bonne, la
secrétaire, la mère et le repos du guerrier de son grand homme,
traînée par ailleurs et néanmoins dans la boue de ses écrits,
empêchée elle-même d'écrire (quoique finalement publiée des
décennies après). Et puis Zelda Fritzgerald, le grand amour de
Scott, et la mère de ses enfants, Scott qui avait à coeur que sa
femme ne vienne empiéter sur son royaume, l'écriture, où elle
aurait bien pu le dépasser, et qui fit tout pour l'empêcher de s'y
adonner, exploitant par ailleurs certains de ses bons mots et bonnes idées.
Amour maudit qui conduisit Zelda à l'asile de fous où elle devait
périr dans un incendie quelques années après la mort de son mari,
tant aimé et tant haï, sans que jamais le lien entre elle et lui,
de son vivant, ne soit rompu tant ils avaient besoin maladivement de
l'autre (et pas que pour se piquer des bons mots et des belles
intrigues).

Bon,
mais à côté de ces destins malheureux de femmes mères écrivains,
du siècle passé faut-il le préciser, on en trouve de nos jours de
plus heureux, comme celui, par exemple, de Nancy Huston (je ne
connais pas tous les vécus de femmes-mères-écrivains). Devenue
mère à l'approche de la trentaine alors qu'à 20 ans, elle jurait
qu'elle n'aurait jamais d'enfants, elle avait déjà écrit et publié
un certain nombre de textes (des essais) et un roman. Femme sensuelle
et intellectuelle pragmatique, Nancy Huston a toujours affirmé avoir
découvert avec surprise, et très grande joie aussi, que non
seulement la maternité la rendait heureuse et épanouie mais qu'elle
l'enrichissait en tant qu'écrivain. Elle va jusqu'à dire qu'elle a
même apprécié ces quelques mois faisant suite à la naissance où
elle ne pu écrire… (j'imagine la tête de Sylvia Plat ou d'Elif
Shafak en entendant ça).

Est-ce
pour cela? Suite à cette maternité, Nancy Huston devait délaisser
les essais, et rencontrer le succès comme un large public dans
l'univers du roman, peuplé de personnages de chair et d'os, dont des
mères et des enfants, figures récurrentes dans ses récits.
Nancy Huston est même devenue une sorte de hérault de la femme
écrivain, épanouie et agrandie par sa maternité, à mille lieues
de ces femmes névrosées, écrivains et mères, qui ont fini la tête
dans leur four ou à l'asile à côté de chez elles…

Par
ailleurs, note Elif Shafak, si par hasard les femmes écrivains se
lancent dans la maternité, elles ont généralement un ou deux
enfants au maximum, à croire qu'il est impossible espérer écrire
au delà de deux mineurs fréquentant votre appartement.

Excepté
la Marie Ndiaye, je tempèrerai, ce cas de par chez nous, et si
singulièrement atypique il est vrai. Auteur reconnue à pas même 18
ans, elle commence à vivre de sa plume à l'âge où les autres
passent leurs UV à la fac ou commencent laborieusement à engranger
leurs points retraite avec un Smic mensuel, puis elle rencontre son
futur compagnon, Jean-Yves Cendrey, sans même avoir à sortir de
chez elle (et Meetic n'existait même pas encore!!), suite à un
échange épistolaire entamé par ce dernier fasciné par son premier
roman, Quant au riche avenir. Je
précise à peine que ce monsieur devait également devenir un
écrivain talentueux quelques années après, sans qu'il n'essaie
pour autant d'entraver les pulsions créatrices de sa compagne.
Résultat des courses, à la quarantaine, notre Marie Ndiaye
nationale se retrouve
trois fois mère, auteur d'une vingtaine
de livres à son actif, avec un prix Fémina en 2001, un prix
Goncourt en 2009… et toujours pas de tête enfoncée dans le four à
gaz ni même de plus petit séjour en hôpital psychiatrique!!!

Aurait-ce
été le même cheminement si elle était née à l'époque de Jane
Austen, à celle de Sylvia Plath ou de Zelda Fritzgerald? Ou bien son
talent et sa personnalité l'auraient-elles fait triompher, quoiqu'il
arrive, de toute adversité et entrave à son ambition créatrice,
qu'elle soit née au paléolithique, à la Renaissance ou dans les
années folles?

Je
conclurai avec les hommes écrivains, et leurs conseils sagaces aux
jeunes auteurs (masculins). Ainsi Rainer Maria Rilke, qui affirmait dans Lettres
à un jeune poète
qu'il ne fallait en aucun cas faire le choix
d'écrire… sauf si on ne pouvait vraiment pas faire autrement. En
effet, si écrire n'était pas absolument vital, alors mieux valait
fuir à toutes jambes cette terrible carrière. Et qu'aurait-il ainsi
conseillé, le grand poète, si au lieu d'un jeune cadre militaire
piqué de poésie, c'était une jeune femme, poétesse, qui lui avait
écrit? Que lui aurait-il répondu si elle lui avait posé la
question, puis-je un jour imaginer être et écrivain et mère de
famille? Pensez-vous que cela soit possible, aimer ses livres et
aimer ses enfants, aussi intensément et sans sacrifier les uns pour
les autres?

J'imagine
à peu près ainsi la réponse du grand poète : ligaturez vous les
trompes ou bien fuyez!

Quoiqu'il
en soit, Elif Shafak, après bien des tourments (et des régimes
politiques, pour reprendre sa métaphore) parvient enfin à la
démocratie, à savoir l'acceptation à égalité de toutes ses
pluralités, au point qu'elle remercie Lord Poton qui, par sa funeste
mais sans doute inévitable présence, lui a finalement permis de
trouver un modus vivendi entre toutes ses différentes Miss.

A
la fin du Lait noir, alors qu'Elif Shafak effectue sa première
sortie dans le monde après ses dix mois de dépression, elle croise
une célèbre auteur turque, Adalet Agaoglu, femme désormais âgée
qui a fait le choix longtemps auparavant de ne pas avoir d'enfant
pour se consacrer entièrement à l'écriture. Un jour où elles
prenaient le thé ensemble, pour faire connaissance, Agadet Agaoglu
lui avait demandé d'un ton très sérieux si elle comptait, elle,
avoir des enfants (Elif Shafak avait botté en touche)… et voilà que cette vieille dame la saluant, lui
déclare tout de go « J'y ai réfléchi par la suite… vous
avez bien fait d'avoir un enfant, j'ai beaucoup de respect pour votre
choix ». Et moi, pour le vôtre… lui répond Elif Shafak,
émue aux larmes.

Chacune,
parce qu'ayant sans doute testé les limites et contraintes de son
propre choix, étant apte à comprendre ce que signifie aussi le
choix contraire…

Et
moi dans tout ça? Suis-je susceptible malgré tout (auteur sans
éditeur) d'être victime du post-partum de l'écrivaine…? Entendez
donc ce rire gras, c'est celui de ma non muse. Alors que j'écris ces
quelques lignes, profitant de ce que la Zouflette dort et que j'ai
envoyé son frangin quêter dans le métro avec une brave dame à
fichu noir et large jupe à broderies vertes, elle s'est pendue au
téléphone et raconte à une de ses collègues comme quoi elle est
actuellement en chômage technique, sa non protégée ayant eu l'idée
stupide de se reproduire une seconde fois, ce qui fait que ses
propres enfants se chargent eux-mêmes de l'empêcher d'écrire,
faut-il être masochiste (ou sans ambition ou velléitaire ou etc).

Pauvre
c…, je me dis in petto, qu'est-ce que tu crois que je suis en train
de faire là? Mais à ce moment là, vous pouvez être sûrs que la
tétine de la Zouflette va tomber, ou bien cela va sonner à la
porte, ce qui la réveillera, en plus, ce sera sans doute un flic me
ramenant le Zébulon, un enfant de 2 ans et demi ne quête pas dans
le métro, on n'accepte que ceux qui ont 3 ans révolus et ne font
plus pipi caca dans leur culotte, à moins que ce ne soit ma tante
Dolores qui ne se soit pendue à ma sonnette pour me montrer ses
derniers résultats d'examen ou ma tante Babeth Babater brandissant
ses drogues anti-montée de lait…

Car
si je ne me connais pas de miss Ego ambition, de miss Intelligence
pratique ou de miss Cynique intello, je me connais bien en revanche
une non muse (n'essaye même pas d'ouvrir ton ordi) et sa soeur, Cléa
culpa (écrire tranquillement chez soi quand le monde alentour
s'effondre, quel égoïsme et quelle absolue vacuité ma pauvre
fille). Il y a aussi la cousine Morphéophobe (Mimi, il est 4 h 00 du
mat, tu dors?), mais bon, celle-là m'a lâché un peu la grappe
grâce à la montée de lait (blanc) et aux pilules magiques. J'ai
aussi sur le dos ma mère, la grande Simone, une sorte de miss Ego
ambition doublée d'une Cynique intello (tout dans ta vie, Mimi,
absolument tout doit être absolument nécessaire), sans oublier sa
soeur siamoise, la tante Babeth Babater, la croisée anti-allaitement
(tétée et purée bio sont l'actuel complot contre la femme
libérée), et la Parfaite, cette fausse soeur adoptée par ma mère,
réussissant tout ce qu'elle fait, de la tarte normande à la thèse
de doctorat en passant par la maternité et l'aide aux personnes dans
le besoin (oh je n'y suis pour rien, je dois juste avoir de la
chance…).

  • Mimi,
    me secoue mon non muse, tu veux que je te dise pourquoi toi tu
    écris, ou plutôt pourquoi toi, tu n'écris plus…?

  • Non.

  • Eh
    bien, elle poursuit, toi, tu as écrit parce que tu étais seule.
    Plus précisément, tu as écrit parce que tu étais seule et que tu
    désirais avoir un jules et des mouflets. Obtenant et un jules et
    des mouflets, il est quelque peu juste et normal que tu n'arrives
    plus à écrire non? A moins que désormais tu n'écrives plus que
    dans le désir de réussir à écrire puisque, semble-t-il, le
    manque est chez toi, comme chez tant de gens, ton moteur dans la
    création… voire dans la vie?

Ça
doit être ça, merci pour la réponse à cette question que je
n'avais pas posée.

Et
puis tiens, si suite à cette seconde maternité, la non muse
devenait mon lord Poton à moi, hein?

  • Fume,
    c'est du belge! Me fait cette dernière avec un geste vulgaire de la
    main. Je ne suis là que parce que tu le veux bien, et je ne fais
    que ce que pour quoi je suis faite. La plus belle fille du monde ne
    peut donner que ce qu'elle a…

Ne
comptons donc que sur nos propres forces. Comme Sylvia et les autres,
d'une certaine façon.


propos, ai-je bien éteint le gaz? Allons vérifier…)

*
Elif Shafak, Lait noir, 10/18, 2010.

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