O-bento o-dramissimo desu

J'ai encore reçu un
abondant courrier des lecteurs réagissant à mes portraits en pied
des french expatriés dont certains émanant de Paris 16 ou d'Issy
les Moulineaux, Français indignés du sort que je leur avais fait,
ce que je n'arrive pas à bien comprendre, puisque j'avais pourtant
bien spécifié que mon sujet d'étude était les expatriés français
au Japon.

  • Nous avons toujours suivi les coutumes locales et pourtant, l'Issy
    Moulineauien moyen se refuse encore à nous considérer comme son
    égal!

S'indignait
ainsi Madame Julie Martin, une sexagénaire qui vend des bas dans la
grand rue d'Issy Moulineaux.

Plus
sérieusement Ana Freud s'est déclaré émue par le portrait que
j'ai dressé d'elle, estimant bien entendu que je suis dans l'erreur
la plus totale, son séjour au Japon est un échec, elle n'est
toujours pas bilingue kanjis-kata-hiragana et une mère de Mastumura,
surnommé par nous Soeur Sourire, affecte toujours de ne pas la
comprendre quand elle la salue, serrant les genoux et traçant sa
route telle une balle de M16 dès qu'elle l'aperçoit.

Celui
qui avait corrigé mes fautes d'orthographe et qui m'a encore dit ce
jour alors qu'on se rencontrait à nouveau, « depuis que je vis
au Japon (soIt environ 150 ans), je ne fais PLUS la bise… », celui-là a considéré que son portrait était ma
foi, somme toute flatteur (ceci dit, moi qui ne vis que depuis un semestre
au Japon, j'ai horreur de cette coutume française qui consiste à
faire la bise à de parfaits inconnus sous prétexte que ce sont des
amis d'amis). Cet expatrié en fuite ne comptait pas rentrer en France ou
alors en cercueil, aussi ne se sentait-il aucunement menacé de quelque sorte d'errance que ce soit, ici ou là bas.

Tant
mieux.

Je
pensais en ce jour dresser un bilan subjectivo-objectif de mon
premier semestre de séjour chez les Nippons mais la présence de ma
fille grimpée sur la table et de son père, yeux dans les yeux avec
son I-pad, sa petite christmas folie, parlant haut et fort parce
qu'il a ses écouteurs sur les oreilles, ne m'incite guère à me
plonger sérieusement dans une introspection aussi constructive que
réaliste.

  • Ben alors, tu vas nous parler de quoi?

S'excite
déjà Francine de France qui a donc renoncé à son jour de l'an en
Belgique et décore son deux pièces avec des tracts de Mélenchon
qui, depuis que je fréquente des traders de la Société
généralement Pourrie, se refuse à me serrer la main au marché du
coin.

  • Madame, je tracte à Montreuil, Bondy ou Ivry, certainement pas à
    Tokyo! Alors de grâce, ne faites pas comme ces chiens de
    journaleux, ne me prêtez pas de fausses intentions… chienne de
    garde va!

Le
JLM, qui a reussit à s'incruster sur ma liaison skype.

Eh
bien ce jour, je vais vous causer de la o-bento de mon fils dont le
contenu revêt une importance si fondamentale qu'à côté,
l'arrosage des champs de riz nipppon au césium n'est qu'un point de
détail de l'histoire alImentaire du 21ème siècle.

En
effet, dans la bento ou o-bento comme dit Sumiko sensei, sa
maîtresse, il y a du nato.

  • C'est quoi ça le nat? Car je suppose que le o c'est comme pour le
    o-bento?

Ca
c'est mon père, pour une rare fois sur skype. Non, papa, le nato
c'est des haricots de soja fermentés qui ressemblent, comme on ouvre
la boîte, à une colonie de vers en cocon recouvert d'une couche de
gras oubliée par les ans. Quand on les touille, le gras se
transforme en une sorte de bouillie, comme du fromage fondu, et quand
on tire de bas en haut, cela fait des fils, comme une fondue. De
l'ensemble s'exhale une odeur particulière, appelée odeur du nato.

  • Hum… cela m'a l'air tout à fait appétissant!

S'exclame
ma copine Yoko-Jeanne, la nipponphile prête à même manger les
baguettes de ses sobas si ça fait plus japonais.

Euh
non, c'est pas fort appétsisant. Les Japonais cependant en
consomment beaucoup, y compris au petit-déjeuner avec le poisson cru
et le bol de riz blanc arrosé de choyu (sauce soja). Enfin, les
Japonais ayant connu Nagasaki et Hiroshima avant Fuckushima, les
vieux quoi. Les plus jeunes ne l'apprécient pas plus que cela, sauf
si ce sont juste quelques grains enfermés dans une boule de riz, et
les enfants souvent ne l'aiment pas du tout.

Or,
il se trouve que Zébulon, notre fils donc, à la curiosité pourtant
peu porté sur la chose alimentaire (j'aime pas çaaaaaaaaaaaaaaa),
s'est révélé un fanatique pur et dur de ce machin là. Ce qui
m'arrange car outre que c'est pratique (pof je t'ouvre une boîte je
touille et c'est près), c'est plein de protéines pour cet enfant
végétarien comme son père qui lui aussi rafolle de ce truc
bizarre. Du coup, hop là, du nato, je lui en fourrais dans chacune
de ses bentos pour l'école.

  • Mais c'est quoi ça, une « bento », Mimi bon sang!

S'énerve
ma tante Dolorès, qui m'a supplié de ne surtout rien lui rapporter
du Japon qui ait poussé en liberté dans la nature nippone ou était
ingéré par une bête transformée ensuite en produit consommable.

Bon,
alors la bento, c'est la lunch box, la boîte-repas quoi. Le machin à
quatre coins que vous remplissez le matin avec les restes de la
veille pour que cela fasse un déjeuner vite fait bien fait à votre
enfant qui, en ouvrant sa boîte à l'heure du repas, pourra ainsi
retrouver ce qu'il a déjà boudé la veille au repas du soir.

  • Ra c'est drôlement malin ça! Ça remplaçerait avantageusement les
    cantines scolaires!

Un
maire qui a déjà interdit de cantoche les enfants de chômeurs,
d'artistes et de télétravailleuses car après tout, tout le monde a
un téléphone chez soi et peut donc travailler à demeure tout en
servant leur repas à ses enfants né?

Oui
sauf qu'au Japon, les bento c'est un vrai boulot, et un chef d'oeuvre artistique. Il y a même des guides pour vous aider, des cours et des
concours. Chaque matin, okaasan (maman) dessine un visage avec ses
onigiris, une bouche avec le sushi et des oreilles avec des brocolis
enrobés de fromage fondu, puis elle referme la bento de son enfant
avec un soupir de satisfaction, aujourd'hui, c'est sûr, c'est lui
qui aura la bento la plus belle.

Les
parents (mères) qui font des bentos trop merdiques sont convoqués
par la Directrice qui les traite de mauvais parents, certes, mais
également de parjures à sa Majesté l'Empereur du Soleil levant
(enfin presque). Ensuite, elle leur jette la dernière bento de leur
fils ou fille à la figure et ils lèchent le sol jusque tout soit
propre.

  • Non?!

Non,
quand même pas Maman. L'institutrice, s'il s'agit de gaijin
du moins, utilisera une attaque biaisée.

Nous,
ça a commencé avec Juju san la baby sitter qui, venant récupérer
le Zébulon, a été halpaguée par ce grand épagneul un peu fou
qu'est Sumiko sensei, l'instit du Zébu qui, de sa voix de fumeuse de
gitanes bleues, lui a fait ce signe si japonais, les deux index
barrés en croix, qui signifie DAME! C'est à dire NON! INTERDIT! PAS
BIEN! PAS POSSIBLE!

  • Et qu'est-ce qui était interdit? Tu avais mis du camembert dans la
    « bento » du zébulon, c'est ça?

  • Des cuisses de grenouille alors?

  • Mais non, enfin Babe, tu sais bien que le Zébulon est végétarien,
    il ne mange que des graines et des végétaux!

  • Dolorès, je ne t'ai pas sonnée!

  • Babe, ne me traite pas d'aliénée, je t'en prie!

C'était
le nato. Zébulon ne devait plus apporter de nato dans sa bento.
Fini, interdit, damé.

Avait-elle
profité de ce que Juju san n'était pas la mère de l'Enfant, une
quadragénaire qui plus est, donc une quasi son égale de par l'âge?
Tandis que cette petite baby sitter de 20 ans avec ses jupes courtes
et ses écharpes enroulés autour du cou, elle pouvait tout
entendre…

Mais
pourquoi diable?

  • Ben y paraît que c'est épouvantable quand il ouvre sa boîte…
    l'odeur envahit toute la classe et tous les enfants sont dégoûtés,
    certains s'évanouissent même… en plus il paraît que c'est pas
    une nourriture pour enfant… c'est pas bon pour lui qu'elle a
    dit…

M'a
fidèlement rapporté la Juju san, qui a ajouté qu'à son travail,
c'était pareil, les Japonais ne savaient jamais prendre aucune
initiative. Je n'ai pas bien saisi le lien mais elle avait sans doute
voulu nous réconforter, A et moi, surtout A qui était effondré.

Son
fils qui mettait ses doigts dans son nez après les avoir rongés
jusqu'au sang, criait à la face de tout enfant pour l'entraîner à
jouer (ce qui généralement ne produisait pas l'effet constaté, le
petit Japonais s'enfuyant à toute tong…), et refusait le moindre
écart à ce qu'il connaissait alimentairement, avait adopté en
moins de six mois une nourriture si typiquement japonaise que bien
des citoyens nippons n'étaient pas à même de manger sans réprimer
une légère grimace de dégoût mais bon, il le FALLAIT.

Et
voilà qu'une Sumiko sensei voulait bannir de la bento du Zébulon
cet aliment si emblématique et par ailleurs si protéinique (et
pratique à préparer pour son okaasan qui ne désesperait pas ainsi
sauver 3 minutes 15 pour écrire un début de roman…).

  • Vous n'avez qu'à l'ignorer, cette conne!

A
estimé une interlocutrice d'Issy les Moulineaux qui, pour sa part,
avait à coeur de manger du jambon en compagnie de tous, surtout s'il
s'agissait de mulsulmans pratiquants et une côte de boeuf à point
chaque vendredi à la maison de retraite de sa mère tenue par des
soeurs de la Triple Croix Ensanglantée.

Pas
si facile… En effet, ça ne serait pas très intelligent de se
mettre à dos celle qui avait la main sur l'intégration sociale, et
donc vitale, de notre fils d'autant plus qu'il était difficile de
négocier avec une qui sait juste dire Tankeyou en anglais et mon
japonais n'est pas encore assez rôdé pour m'attaquer à des thèmes
aussi explosifs que le nato dans une bento.

Non.
On a décidé de ruser. J'ai acheté un moule en tête de lapin, que
j'ai fourré de riz et de nato, le tout recouvert de riz…
Impeccable! J'ai ricané dans la cuisine en reculant pour admirer ma
bento du jour. Il y avait bien, certes, quelques grains de nato qui
s'échappaient de l'oreille du lapin, et son menton en était
également recouvert car quand j'avais pressé le couvercle du moule,
il y avait eu une fuite. Mais bon, ça n'était pas grave, il y en
avait toujours beaucoup moins, et de façon bien moins visible que
d'habitude, elle n'y verrait que du feu, on n'était quand même pas
à l'armée et son contrôle des lits faits au carré.

Le
jour même, quand j'ai récupéré le Zébulon, la première chose
qu'il m'a dite c'est que, quand il avait ouvert sa bento, Sumiko
sensei avait accouru du fond de la classe en hurlant, DAME! Comme si
c'était le diable en personne les couilles à l'air qui en avait
surgi.

Contacté,
A s'est ouvert auprès de ses collègues durant plusieurs jours de ce
qui était devenue l'affaire du Nato.

  • C'est bizarre vu que d'habitude ils en mangent même au
    petit-déjeuner…

  • Peut-être que c'est un nato un peu euh spécial?

  • Ou alors sa prof a été traumatisée petite par sa propre sensei
    qui la forçait à avaler son nato jusqu'à la dernière graine
    alors qu'elle détestait ça…

  • Ecoute, je vais appeler un spécialiste de la bento en mileu
    scolaire… un ami de mon père, Natoko Natosaki, professeur émérite
    à la Fac de Tokyo, qui a consacré sa thèse de fin d'études à la
    bento à l'école…

  • J'ai un très bon ami sensei médecin, à l'hôpital de Tokyo,
    Natoro Natomoto, il saura sans aucun doute me dire si oui ou non, le
    nato est mauvais pour la santé des petits enfants…

Etc,
etc. en attendant, le Zébu était encore et toujours privé de nato
et je tremblais en fourrant mes restes de riz tofu de la veille au
soir dans sa bento que Sumiko sensei me regarde avec cet air effréné,
en me disant, mama, chotto matte (attendez un peu…) tout en
cherchant d'un air éperdu une mère susceptible de lui servir
d'interprète.

Et
puis, la fin du trimestre est arrivée et avec elle, outre la fin de
la bento maudite et la joie incommensurable de retrouver son p'tit à
11h30 au lieu de 14h00, la tenue de « meeting » avec la
sensei de son p'tit à rencontrer entre quatre yeux.

Je
comptais botter en touche, mauvaise mère que je suis, quand Fumiyo
angel, talonnée de près par Sumiko sensei, m'a ratrappé par la
manche et m'a dit que la maîtresse de mon Zébulon, Sumiko sensei
donc, souhaitait avoir un « meeting » avec moi.

De
Dieu… Tout de suite l'angoisse, la panique, le stress intégral…

  • Euh Mimi, tu n'exagères pas un peu? C'est normal, on rencontre
    toujours la maîtresse de son enfant à la fin de l'année…

Mélodie,
la copine instit, ses carnets de fin d'année sous le coude gauche,
la main droite étant occupée à écrire des appréciations.

Certes
mais bon, je me suis d'emblée sentie coupable, en position de devoir
me justifier sur tout ce qu'était et faisait mon fils, comme, bien
entendu, le contenu de sa bento.

Il
se battait avec les autres garçons? C'est qu'il ne savait pas
comment communiquer autrement.

Il
se rongeait les ongles? Ne pas comprendre ni parler japonais le
stressait au delà de toute euh forme autre d'expression.

Il
faisait pipi dans son pantalon? Le stress, Sumiko sensei, le
stress…

Il
avait du nato dans sa bento? C'était une façon justement de
compenser ce stress, comme le chocolat pour d'autres, et une façon
aussi de communiquer avec le Japonais de base en adoptant sa
nourriture caractéristique.

Pourquoi
j'étais toujours en retard? Parce que j'écoutais France inter et
que je n'arrivais plus à me dépêcher après un an et demi de non
emploiement!

Et
pourquoi je ne travaillais pas? Mais parce que je ne parlais pas
japonais! Et que j'en profitais par ailleurs pour écrire!

Et
pourquoi j'avais quand même de l'argent? Euh… parce que ma Baka
Renée en quittant le pays du soleil semi-couché m'avait laissé un
p'tit magot…

Et
pourquoi j'écrivais si peu? Mais parce que je n'avais pas le temps!

Et
pourquoi je m'obstinais à écrire? Mais parce que cela m'était
indispensable, aussi vital que que que… le nato pour d'autres!!!

Etc,
etc.

Michèlu,
une copine de Ana Freud, francophone et socialement peu nippone (elle
adore dire non et c'est nul ce truc, comment tu peux aimer ça?), m'a
proposé de rédiger en français un argumentaire sur « Pourquoi
Zébulon, mon fils, a-t-il besoin d'avoir du nato dans sa bento »
et de le traduire ensuite en japonais.

Je
l'ai chaudement remerciée, le « meeting » venait
justement d'avoir lieu et un compromis avait été trouvé.

  • Alors, raconte, comment ça s'est passé?

Tout
mon réseau skype, à l'affût.

Eh
bien, plutôt bien. Le o-bento a été abordé en deuxième position,
juste après la taille des pantalons du Zébulon, jugés trop longs,
puisque dans ce yoochien, la lubie des sensei est que le mollet et le
pied soient nus, même par temps de neige, ce qui bien sûr nous
horrifie, A et moi, comme si c'était à la Légion étrangère qu'on
avait inscrit notre fiston.

Ma
traductrice était la belle et pétilllante Cynthia, une trentenaire
fraîche comme une rose, née à Taiwan, et mariée à un Suisse
allemand, le genre premier de la classe. Elle a recueuilli la sainte
parole de Sumiko sensei qui me parlait à toute vitesse tout en me
regardant d'un air aussi enjoué qu'affirmatif. Comme si je
comprenais le japonais exactement comme elle. Ce qui me donnait un
air cloche, car cela se voyait jusqu'au fond de ma rétine que
j'entravais juste né, hontooni et nato ga arimasen (pas de nato).

Il
a été redit que le nato répandait dans toute la classe, voire le
bâtiment, une odeur pestilentielle qui incommodait et les élèves
et les sensei. Je suis sûre que même la centenaire qui habite un
fauteuil roulant à l'étage du dessus et qui est une ancienne voire
toujours huile du lieu, le sent et fait tous les midis un bond dans
son fauteuil. L'aspect aussi. Le goût, n'en parlons pas. Le petit
était végétarien? Fort bien, qu'il mange du poisson alors! Ah les
végétariens ne mangent pas de poisson non plus? Eh bien… ce qu'il
voudrait mais pas de nato. Et aussi, qu'on cesse de lui couper ses
nouilles en dix comme s'il était un nouveau-né sans dents car cela
ne lui faisait pas travailler ses mandibules et souvent, elle l'avait
bien observé, il avalait sans mâcher.

Elle
a fait le geste, slurppppppppppppp.

  • Ah ben dis, on peut dire que les gosses sont bien encadrés là bas?
    C'est pas dans ma cantine qu'on irait surveiller le travail des
    soixante et une mâchoires qui remplissent le réfectoire!

A
pouffé grassement la copine instit, Mélodie, qui elle mâchait
ouvertement son schwim gum en direct sur skype.

Que
pouvais-je lui mettre de dur dans sa bento pour lui faire travailler
les dents? Sumiko sensei attendait ma réponse, tout en me regardant,
pleine d'espoir fou.

Euh…
du tofu? Trop mou. Du riz? Trop petit. Un oeuf dur? Pas assez dur. Du
nato? Ohla, vous fâchez pas, je rigolais…

Finalement,
on s'est arrêté sur l'idée d'un morceau de pain, mais pas
japonais, de la baguette hein, bien française, donc bien dure, avec
la croûte surtout, a précisé Cynthia, ne retire surtout pas la
croûte, car c'est dur et ça le forcera à mâcher.

Bon,
et puis, grâce à mon insistance française, j'ai remporté le droit
de mettre à côté de la o-bento, une boule de riz fourré de
quelques grains de nato, à condition que cet onigiri soit froid, ce
qui neutraliserait l'odeur.

  • Et ses progrès en dessin?

  • Sait-il enfin compter?

  • Et apprend-il un peu ses hiraganas?

  • Et il parle un peu le japonais?

  • Il comprend ce qu'on lui dit?

  • Et les origamis, il s'y est mis?

Euh,
concernant le japonais, il commencerait selon Sumiko sensei à
comprendre un peu et à percuter un peu plus. Elle le sent pas très
loin du décollage dans cette langue…

Et
disant cela, elle avait refermé son carnet, l'essentiel avait été
dit. L'horrible nato porté par le petit étranger en culottes
longues désormais raccourcies ne franchirait plus la porte de sa
classe. Elle aller pouvoir fêter Noël, le coeur en paix.

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