Après les affres bigoudens, offrons nous une petite échappée au Ladakh, ça faisait longtemps…
On était à presque 5000 mètres. On avait passé la nuit sous la tente avec Ernesto qui avait pleurniché qu'il pouvait pas dormir ailleurs que derrière un frigidaire. Il était 7 heures du matin. Le petit prince causait avec les animaux du coin (plutôt réduits) tandis que Baba manquait de provoquer une crise de nerfs chez notre chauffeur de car en prenant son cinquième tchaï (thé aux épices) des aurores, avec le petit doigt levé comme au temps des Anglais.
Des camions multicolores passaient sur la route, aucun n'était équipé de pot catalytique estampillé respect de la nature, et les nuages de monoxyde aggravaient le mal des montagnes de certains de nos compagnons de voyage : maux de tête, vertiges, dégueulis, une Indienne du sud se tenait le nez enfoncé dans sa mini bouteille d'oxygène, soutenue par son collègue (mouais, mon oeil), son mari regardant pour sa part la scène, impuissant…
Une Irlandaise, Lorena, s'obstinait à me causer en son anglais running avec irish accent, me promettant si je venais à Belfast, de me faire visiter les coins pas connus de sa ville natale. Elle maltraitait son boyfriend, parlait souvent de snuff movies et me causait à un 1/2 centimètre du visage. Ces éléments, ajoutés à mon french english complètement pas running, ont fait que j'ai été arracher vigoureusement Baba à ses tchaïs pour que nous puissions enfin partir.
Notre bus, nanti de la photo du dalaï-lama clignotant et de celle d'une bimbo à sourire raccoleur s'est élancé sur la route… pour s'arrêter quelques minutes plus tard. Panne inexpliquée. J'ai fait mon premier pétage de plombs du voyage tandis que les gars du bus semblaient plus préoccupés de faire fonctionner la télé plutôt que le moteur de ce maudit engin dans lequel nous étions enfermés depuis plus de 24 heures.
Le Ladkah by bus, ça se mérite.
